Emplettes & Bousculades [PV]

Kanon était arrivé en ville il devait bien y avoir un mois. Il avait trouvé un beau petit appartement, n’ayant pas encore assez d’argent pour s’offrir le pavillon qu’il avait vu… Le bassiste avait été un peu déçu mais bon, ce n’était pas bien grave, il pouvait se contenter, et largement de son appartement. Il l’avait pris le plus haut possible dans le bâtiment , pour avoir une jolie vue sur la grande ville. C’était un immeuble qui avait été construit dernièrement , donc tous les appartements n’étaient pas décorés et aménagés. Kanon l’avait pris vierge afin de pouvoir en faire ce qu’il voudrait. Les murs n’étaient pas blancs, il trouvaient cela bien trop classique… Mais tout était dans les tons de prunes et de mauves, avec des nuances, des touches d’autres couleurs, des dans les rouges aussi, ou dans des patchwork de couleurs impressionnant et prenants. Il aimait bien cet endroit, il avait eu vite faire de s’y adapter. C’était un endroit plein de chaleur, et certains étaient étonnés que Kanon habite dans un appartement pareil. Oui, parfois il apparaissait très froid et distant, ou on lui collait des couleurs plutôt bleues, vertes, pas du rouge et du violet….

Et il venait tout juste d’en descendre. Après tout il n’allait pas resté enfermé dans son appart toute la journée. Il ne faisait pas beau, mais ce n’était pas un obstacle pour notre vaillant musicien!! Il enfila donc sa parka noir et grise léopard, trop mignonne et qui lui va parfaitement bien. Portant , en bas, un pantalon noir qui lui tombe sur les hanches, avec quelques chaînes, il ne sait pas vraiment où aller pour se changer les idées… Et il prit, sans s’en rendre vraiment compte, la direction du quartier est.

Rapidement, il se retrouva devant le magasin de musique.

 « Intéressant… »

Il en avait entendu parler mais n’y avait jamais mis les pieds.

Kanon poussa la porte et entendit le petit bruit aigue, le tintement léger des petites clochettes qui marquent l’entrée d’un nouveau client. Et ce carillon le fit sourire, sans qu’il sache vraiment pourquoi. Il salua le garçon à la caisse et se dirigea directement vers le rayons des basses, en admirant quelques unes vraiment sublimes. Mais il ne comptait pas en acheter une nouvelle pour le moment, alors il se planta devant les partitions de son instrument chéri. Kanon parcourait les titres des yeux, lentement, effleurant les feuilles des doigts . Il en sortit quelques unes, les détailla, en et mit deux ou trois de côtés pour le moment. Kanon aimait vraiment cet endroit, il aimait tous les magasins de musique à vrai dire. C’était des magasins toujours très particulier parce qu’aucun d’eux ne se ressemblait. On pouvait trouver des produits identiques, mais il y en avait toujours des différents, comme ces partitions . Celle qu’il venait de trouver, il ne les avait pas trouvé à Tokyo ou à Londres, et même à New York.

Il continua donc ses petites emplettes tranquillement et se dirigea vers la caisse.

Le bassiste paya, et discuta quelques instants avec le caissier qui était aimable et qui souhaitait avoir un peu des nouvelles du groupe, savoir s’ils allaient se mettre à enregistre un nouvel album ou quelque chose du genre… Bien sûr, pour le moment, Kanon ne pouvait pas répondre, et puis, ils étaient un peu en pause aussi… Il remercia le vendeur et se retourna pour sortir quand il percuta un jeune homme qu’il ne connaissait pas, ce qui fit tomber son sac et , du même coup une partie de sa bonne humeur .

Kanon avait donc décidé de sortir de son appartement pour se rendre en ville. Et il était tombé sur ce beau petit magasin de musique qu’il n’avait pas encore visité. C’était étrange qu’en un mois il ne soit pas venu ici!! Lui qui était si passionné… Mais il n’était jamais trop tard, et il était tout à fait ravi d’être arrivé ici, un peu à cause de la pluie et du vent… Il espérait qu’il n’y aurait de mini tempête ou de choses de ce genre. Le bassiste aimait bien les temps gris mais il préférait quand même avoir un petit peu de soleil de temps en temps… En fait, plus il y réfléchissait, plus il se rendait compte qu’il était assez contradictoire… Il aimait une chose tout comme son contraire, ou inversement, il détestait l’un comme l’autre. C’était pour cela que parfois, les personnes qui ne le connaissaient pas trop ne savaient pas trop où se placer… Et Kanon ne les aidait pas. Parfois ça l’amusait de voir les gens se poser un peu des questions à son sujet, il n’était pas du genre à se dévoiler très facilement.

Et il était donc allé acheter quelques petites choses…

Mais au moment où il allait sortir… Catastrophe.

Un jeune homme, qui ne devait pas être bien plus vieux que lui, venait tout juste d’entrer dans le magasin et Kanon ne l’avait pas vu. Alors que ce dernier se rattrapait à la veste et au chambranle de la porte pour ne pas tomber, Kanon ne remarqua pas tout de suite qu’il avait marché sur le CD. Il se redressa juste,se massant légèrement le bras qui avait été percuté et le regarde sans rien dire. Il se fichait pas mal qu’il aime ou non sa veste, ou de ce qu’il pouvait en penser. Comme de toutes ses autres fringues à vrai dire. Il le regarda un instant, se disant qu’il l’avait déjà vu quelque part mais n’ajouta rien pour autant en entendant le jeune homme s’excuser.

 « Ça va, c’est rien… »

Puis il vit le garçon baisser les yeux et les baissa à son tour.

Kanon soupira doucement en regardant le CD brisés et les partitions tachés. Il se pencha pour les ramasser en même temps que Daisuke, soupirant légèrement et ne répondant pas tout de suite. Il jeta le CD dans une poubelle mais garda les partitions, on ne savait jamais si on ne pouvait pas les récupérer ou non. Finalement, ça sortit était un peu gaché…

 « Non, c’est bon. »

Il n’était pas particulièrement chaleureux, mais bon, cela pouvait être compréhensible.

Kanon mit donc les partitions à l’abris dans le sac en plastique du magasin et contourna la jeune homme sans rien ajouter. Il avait perdu sa capuche en se penchant , et la remit donc pour dissimuler à nouveau une partie de son visage. Il ouvrit la porte et regarda la pluie s’abattre durement. Il plaça le sac un peu plié dans sa veste, la fermant. Il aurait du prendre un parapluie, ou un imperméable, quelque chose qui lui aurait permis de rester au sec, alors qu’il s’apprêtait à rebrousser chemin pour retourner chez lui en soupirant…